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Culture

CAMEROUN : LES EKANG REVALORISENT LES US ET COUTUMES A YAOUNDÉ

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Les peuples Ekang en ordre de bataille à Yaoundé pour revaloriser les us et coutumes

Au Cameroun, l’heure est à la Revalorisation des us et coutumes,notamment pour les peuples Ekag. En effet, samedi dernier, les chefs traditionnels, patriarches et femmes Ekang ont procédé, à l’esplanade de l’Hôtel de ville de Yaoundé, au lancement du projet de redynamisation des langues patrimoniales, des us et coutumes des peuples de la région du Centre.

Ladite cérémonie a été organisée en présence du vice-président du Conseil Regional du Centre, sa Majesté Jean-Baptiste Onana et d’autres garants de la tradition, au rang desquels : le roi du canton Bell, Sa Majesté Jean-Yves Eboumbou Douala Manga Bell.

De source bien introduite, cette rencontre culturelle entend rassembler tous les fils et filles Ekang autour de la revalorisation de leurs us et coutumes en voie de disparition. On parle ici d’un véritable retour au source

 « Rites de  purification, présentation des habitudes alimentaires, des valeurs Ekang, des langues patrimoniales et des notions de liens ».

 

L'Ekang s’est imposé

 

Il serait bien d'expliquer comment le terme « Ekang » s’est imposé.

Le nom utilisé dans l’anthropologie pour désigner le grand groupe Beti-Bulu-Fang est « Pahouin ».

C’est par ce nom que les Ekang sont connus par tous les anthropologues du monde entier.Les Ekang eux-mêmes ne le connaissent pas, se désignant eux-mêmes par le nom Beti. Mais le mot Beti est plus une qualification que la désignation d’une communauté spécifique. C’est le pluriel de Nti. C’est aussi l’équivalent de « Mfang » qui signifie vrai.

Toutefois, ce peuple a toujours su de tout temps qu’il est Ekang, mais le terme Ekang est un mot sacré qui ne s’applique qu’aux ancêtres, chantés par le Mvet. Ce sont des fils d’Ekang Na, Homme Puissant, Immortels qui combattaient les autres peuples, regroupés sous le nom d’Okou et qui étaient mortels. La cause de la guerre interminable était que les hommes d’Okou voulaient voler l’oignon d’immortalité des Ekang.

Les Ekang étant immortels, leurs descendants ne pouvaient pas s’affubler ce nom puisqu’ils n’étaient pas immortels comme leurs ancêtres. Mais ces descendants gardent néanmoins le sentiment qu’ils sont issus des Ekang, puisque leur hymne est le fameux « Salut aux Ekang ! » ou l’Ekang Mbolo qu’ils chantent à toute occasion : deuil, mariage, promotion, etc.

Dans les années 1970, les intellectuels Ekang rejettent le nom « Pahouins » dont on veut les affubler et qui est connu de tous les anthropologiques. Les intellectuels le trouvent impropre et péjoratif. Ils préfèrent alors récupérer le nom primitif de leurs ancêtres en le désacralisant, mais de rejeter le mot Pahouin .

On peut reprocher aux Ekang d’avoir perdu leurs qualités qui justifiaient la qualification d’Hommes Puissants, mais on ne peut donc pas leur reprocher d’avoir repris le nom de leurs ancêtres ! 

Par Jeromiale ANGUE

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